La reprise des activités économiques engendre son lot de défis. Il y a plusieurs mois, l’ensemble des acteurs économiques ont été contraints de revoir leurs plans de match, et ce, de façon profonde pour nombre d’entre eux.
Intégration du télétravail, congédiements de leurs employés puis réembauche, gestion des impacts de la PCU, reprise des activités, gestion des peurs liées au retour au poste de travail, etc. autant de défis concrets que chaque entreprise doit prendre en compte pour justement permettre un retour aux affaires.
En Europe, les plans de relance économique se succèdent. En juin dernier, l’Allemagne a présenté son plan de relance à 130 milliards d’euros en soutien à l’économie (1). Le 3 septembre dernier, la France a présenté le sien avec un budget de 100 milliards d’euros (2). Dans les deux cas, l’emphase a, entre autres, été mise sur la formation, sur le développement des compétences et la valorisation des savoir-faire nationaux.
Historiquement, l’Allemagne est un pays actif en formation continue reliée au travail comme le présentait déjà l’OCE en 2010(3) et la période que nous traversons n’influe en rien cette pratique.
Former ses employés va bien au-delà des simples avantages suivants (4):
Avantages pour l’entreprise
- Augmenter sa productivité et améliorer la qualité de service rendu à la clientèle grâce à des employés qualifiés et motivés;
- Fidéliser les employés;
- Valoriser et améliorer l’image de l’entreprise en prouvant les compétences de ses employés.
Avantages pour l’employé
- Acquérir une qualification ou un certificat reconnus dans la profession;
- Acquérir la reconnaissance de ses compétences au sein de l’entreprise;
- Faire évoluer ses compétences et ainsi être acteur de son évolution professionnelle;
- Augmenter son employabilité dans un secteur sous tension;
- Garder son poste tout en étant formé;
- Regainer en motivation;
- Améliorer la qualité de son travail;
- Diminuer sa résistance au changement;
- Améliorer sa capacité d’adaptation;
- Améliorer son ouverture aux autres;
- Avoir davantage confiance en ses capacités;
- Inciter les autres employés de l’entreprise à suivre des activités de formation;
- Améliorer sa productivité générale.
Alors est-il temps de « mettre en pause » les programmes de formations ? Les entreprises qui maintiendront tout ou partie de leur plan de développement des compétences seront à n’en pas douter celles qui auront un « train d’avance » en conservant ainsi leurs talents, voire même en en attirant de nouveaux.
Dans ce flot d’imprévus, les attentes des employés changent. Miser sur le fait que les employés ne quitteront pas leurs emplois en ces temps compliqués est un pari risqué. La formation aujourd’hui est une des composantes de l’offre d'embauche.
La compétitivité des entreprises est en partie liée à la qualification des employés qui la compose. Stopper la formation revient à repousser à plus tard les gains de compétitivité, ce qui reste un mauvais pari en tant de crise et de pénurie de mains d’oeuvre. Des entreprises, comme dans l’industrie textile au Québec, sont à la recherche de mains d’œuvre et maintiennent leurs programmes de formation(5).
La COVID-19 n’a pas changé la situation de pénurie de travailleurs qualifiés et la formation reste la solution. Les entreprises gagnantes savent mettre en place les bonnes pratiques et la formation en est une.
Christophe Charré
Développement des compétences – Gestion de la formation
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Sources:
2. www.dw.com/fr/un-plan-de-relance-%C3%A0-130-milliards-deuros-en-allemagne/a-53683738
3. www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/Plan-de-relance-tout-ce-qu-il-faut-en-retenir-50486
4. https://oce.uqam.ca/la-formation-continue-en-entreprise-en-allemagne-quelques-reperes/
5. www.formationmaj.com/non-classe/les-avantages-de-la-formation-professionnelle-continue
6. www.journaldequebec.com/2020/08/29/100-emplois-davenir-plus-de-1500couturieres-recherchees-au-quebec